TAPISSERIES-BRODERIES
Un travail inutile ?
Je considère que cette catégorie d’appropriation de la culture participe au vaste mouvement
des liens sociaux. D’ailleurs, un nouvel ordre dans les réseaux sociaux sur internet valorisent
les petits riens des gens ordinaires qui ainsi créent leurs propres classifications de l’esthétique.
Ce qui m’a interpellé dans ce travail est le rejet systématique des institutions et du public « avisé » des tapisseries « kitsch ». Les tapisseries sont systématiquement détruites.
Quand je les sors sous le bras, les commentaires sont en général « qu’est-ce que c’est moche! »
Je voudrais faire ici quelques commentaires et réflexions sur le travail des femmes dans le contexte de leurs tapisseries.
1 – Il ne s’agit pas d’attirer le regard, tout au plus d’embellir leur intérieur.
2 – Reproduisent de l’art le plus souvent confirmé (Fragonard, Renoir, etc..)
3 – Ne signent jamais leur broderies, preuve qu’elles se considèrent comme ouvrières
4 – Comment les femmes se valorisent-elles à travers la mécanicité du geste ?
5 – Peut-on voir là une grande solitude ?
6 – La tapisserie évolue également dans les thèmes
7 – Les femmes ne font pas un objet d’art, mais participent à leur advenir
8 – Leurs implications manuelles et financières confèrent un sens à l’objet.
J’observe dans les tapisseries une beauté associée au sens, sans authenticité (copie).
Je crois que le geste répétitif de l’aiguille s’apparente à une prière. Les grands thèmes romantiques sont abordés comme des valeurs sûres. (l’amour, la nostalgie, l’animal comme refuge d’un monde intact, etc).
Et peut-être que cela participe à l’aliénation globale ! A notre aliénation !!!